Notes de Musicien

SOS parents : 5 conseils pour accompagner les premières années d’apprentissage musical de votre enfant

Vous êtes persuadés que la musique joue un rôle important dans l’épanouissement de votre enfant et dans sa construction, vous avez raison ! Mais n’étant pas vous-mêmes musiciens, vous êtes un peu perdus…  Nous tentons ici de vous donner quelques clefs, sans savoir si elles sont de sol ou de fa ! 


#1 Rien ne remplacera jamais un professeur en chair et en os 


Accordissimo - Cours de clarinette

Sachez une chose : rien ne remplacera un professeur de musique en chair et en os. Que vous décidiez d’inscrire votre enfant dans une MJC, une école de musique ou dans un grand conservatoire, les sessions de cours hebdomadaires permettent un suivi et une régularité incomparables et garantissent aussi le sérieux, le niveau technique et pédagogique des enseignants. 

Inutile toutefois de rejeter en bloc tous les contenus numériques, certains sont formidables et très précieux lorsqu’on les articule au cours traditionnel. Veuillez toutefois à ce qu’ils ne rentrent pas en contradiction avec la méthode employée par le professeur pour qu’ils deviennent de judicieux et ludiques compléments…

En France, dans les établissements qui proposent des leçons de musique, l’apprentissage est souvent composé de trois éléments principaux :

  1. Le cours d’instrument en tant que tel. Il est le plus souvent individuel  (un enfant / un enseignant)  
  2. Les cours de pratique collective : orchestre, petit ensemble ou chorale… pour apprendre à faire de la musique à plusieurs; 
  3. Le cours de solfège pour apprendre le volet théorique, travailler la lecture de la musique, former son oreille et consolider sa culture musicale. 

Certains se demanderont peut-être si le solfège est nécessaire. L’occasion d’expliquer ici à quoi il sert ! Il permet d’apprendre un vocabulaire universel, ce qui permet ensuite de communiquer entre musiciens. Connaître cette « langue », c’est pouvoir ensuite échanger avec tous les instrumentistes, ce qui est quand même très pratique. Connaître les aspects théoriques a aussi pour bénéfice de mieux comprendre et donc de faciliter ensuite la mise en pratique. En bref, le fait de connaître les notes, leur durée et toutes les informations que fournit une partition permet d’améliorer l’écoute, de structurer le morceau pour mieux l’appréhender, le comprendre et le jouer.


#2 L’important, c’est la Ré-Gu-La-Ri-Té ! 

Il est vrai que cela fait parfois beaucoup d’heures de cours ! Ce qui compte avant tout, c’est la régularité. Il en est de même pour le travail à la maison. Les professeurs de musique donnent des devoirs, il est préférable d’en faire un petit peu chaque jour plutôt que d’organiser en catastrophe une grosse session de travail juste avant le cours ! Cela est d’autant plus vrai pour les jeunes enfants. Sur ce point, musicien ou non, vous pouvez aider votre progéniture à s’organiser et à anticiper. Essayez de programmer, par exemple, dans l’organisation de la vie de la famille, des temps très réguliers dédiés à la musique, entre les devoirs scolaires et le jeu. Mais le trop est l’ennemi du bien : il est impératif qu’un enfant puisse s’ennuyer, avoir du temps libéré pour s’amuser, inventer, rêver, imaginer… La musique ne doit pas devenir une corvée ! Cela ressemble à un casse-tête organisationnel au premier abord, mais une fois les habitudes prises, les choses peuvent devenir plus simples, parce qu’intégrées à la vie quotidienne.


#3 Plaisir et liberté, il faut oser ! 

Accordissimo - enfant, flûte traversière

Certes il faut travailler l’instrument, déchiffrer les morceaux demandés par le professeur, faire les devoirs de solfège et éventuellement travailler les passages plus difficiles des partitions d’orchestre… mais apprendre un instrument c’est aussi se l’approprier, inventer, improviser et se sentir libre de faire sortir les sons que l’on a dans la tête. 

L’enfant peut se détacher parfois de ce qui est noté par l’enseignant pour tester des choses, jouer avec des amis, tenter de retranscrire une chanson qui passe à la radio. Les études musicales, notamment classiques, laissent trop peu de place à ce type d’apprentissage, qui est pourtant fondamental. D’autres réflexes s’acquièrent dans ces moments moins contraints et ils peuvent aussi être le lieu de connexion entre le savoir acquis dans les cours de solfège et celui des cours d’instrument (improviser à partir d’une tonalité, imaginer un petit accompagnement en chiffrant des accords, retranscrire un air chanté sur son instrument….).

Les stages de musique pendant les vacances peuvent aussi être très bénéfiques. Ce sont des moments forts pour les enfants, synonymes de plaisirs, de découvertes, de joie et de rencontres. Ils peuvent être de vrais accélérateurs pédagogiques tout en redonnant confiance et motivation.


#4 Changez d’instrument, ce n’est pas dramatique et même parfois bénéfique ! 

Choisir son instrument n’est pas chose aisée (article dédié : « Comment choisissons-nous notre instrument de musique ?« ) et il n’est pas rare qu’après quelques années un enfant veuille changer. Lubie ? Caprice ? Pas nécessairement, certains individus trouvent l’instrument qui leur convient un peu plus tard, après avoir expérimenté, après avoir discuté avec des amis, après avoir pris entre ses mains un autre instrument lors d’un moment de pratique collective. 

Discutez-en ensemble, demandez-lui pourquoi et restez ouverts à la discussion. Tout ce qui a été acquis n’est pas perdu. 

L’apprentissage d’un second instrument se fait d’ailleurs souvent beaucoup plus rapidement. Le déchiffrage, la motricité, l’indépendance des mains, la coordination sont des compétences transversales. Et puis, pourquoi être exclusif ! Certains enfants souhaitent jouer de plusieurs instruments. Là encore, restez à l’écoute. Il est tout à fait possible de mener ces apprentissages de front, ils se nourrissent les uns des autres.


#5 Dédramatiser l’abandon, il en restera toujours quelque chose… 

Votre enfant souhaite arrêter la musique ? Si vous voyez que là encore ce n’est pas une lubie mais un désir qui s’installe dans le temps, prenez le temps de discuter de cette éventualité. Si la décision est prise, dites-vous bien que ce qui a été acquis, reste acquis. La musique aura, quoiqu’il en soit, eu des répercussions positives dans la construction de votre enfant. Toutes les études le prouvent, la musique a des effets bénéfiques sur le cerveau. Apprendre un instrument est un bon moyen de développer de bonnes aptitudes scolaires. La musique est un excellent complément à l’éducation générale. Elle permet aux enfants de développer de meilleures facultés de concentration et de mémorisation, d’augmenter leur confiance en eux ainsi que leur rapport à autrui. Et cette intelligence relationnelle est absolument fondamentale. 

L’acquisition de la lecture et du langage est également facilitée par un apprentissage de la musique. La pratique régulière d’un instrument de musique apprend également ce qu’est l’autodiscipline ainsi que la détermination ; des qualités évidemment utiles pour l’enfant et l’adolescent. Tous ces bienfaits ne disparaissent donc pas à l’instant même où les cours s’arrêtent. Il n’est d’ailleurs pas rare que l’arrêt soit temporaire et que la musique refasse ensuite surface dans sa vie d’une autre manière (pratique collective entre amateurs, chorale, …).

Un grand OUI  pour remotiver, soutenir, conforter, mais un plutôt NON pour forcer, sur le long terme et finir par faire naître du dégoût. La musique doit rester un plaisir.


Rédactrice : Calamus Conseil

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