Notes de Musicien

Les grandes époques de l’histoire de la musique

Vous entendez parler de “musique baroque”, de “répertoire romantique”, de “création contemporaine” ou du “chant grégorien” et tout cela n’est pas très clair ? Pas de panique, nous prenons le temps de remettre ces grandes époques de l’histoire de la musique dans le bon ordre et d’en dégager les principales caractéristiques.

La musique du Moyen-Age  

La musique occidentale est à l’origine monodique. Les genres musicaux les plus anciens sont en effet écrits à une seule voix (psalmodie, antienne, répons…). La musique était, aussi, à l’époque, principalement religieuse, bien qu’il existe malgré tout un répertoire de monodies profanes, notamment les chansons des trouvères et des troubadours. Progressivement naissent ensuite les genres polyphoniques ; l’on découvre alors les plaisirs des voix qui s’articulent les unes aux autres, jusqu’à devenir de véritables architectures sonores. A la pré-Renaissance se développent essentiellement les écoles de musique franco-flamandes qui seront à l’origine de la théorie de l’harmonie. La musique devient plus complexe, il devient nécessaire de la noter. 

La Renaissance 

Si les manuels d’histoire s’accordent à fixer le début de la Renaissance en 1453, date de l’effondrement de l’Empire byzantin ou en 1492, date symbolique de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, quand commence la Renaissance dans l’histoire de la musique ? Une chose est sûre, elle a lieu après la Renaissance des arts visuels avec la découverte de la perspective (le quattrocento en peinture)… et c’est une constante : la musique a toujours un peu de retard sur les autres disciplines artistiques. En d’autres termes, elle prend son temps quand il s’agit de s’imprégner de l’air du temps ! Les grands compositeurs de la Renaissance appartiennent donc plutôt au XVIème siècle : Josquin des Prés, Clément Janequin en France ; Palestrina en Italie, Roland de Lassus en Flandres et William Byrd en Angleterre. 

La musique instrumentale prend de plus en plus de place, c’est le siècle du luth et des violes (violes à bras et violes de gambe)

La période baroque : 1600-1750

Mais au XVIe siècle se produit surtout l’un des événements les plus importants pour la diffusion de la musique : la création de l’imprimerie musicale : une révolution pour les musiciens qu’ils soient amateurs ou professionnels. A l’aube du XVIIème siècle naît  l’opéra dont le représentant le plus important est Claudio Monteverdi

On dit souvent que le premier opéra est l’Orfeo de Monteverdi en 1607 : 

La période baroque s’étend du début du XVIIème siècle jusqu’à la moitié du XVIIème siècle : 150 ans remplis de chefs-d’œuvre de Johann Sebastian Bach, de Georg Friedrich Händel, d’Antonio Vivaldi et de Domenico Scarlatti… la musique baroque est la musique des émotions fortes, du drame, de la virtuosité vocale, des contrastes et du mouvement. On aime les alternances de mouvements lents et de mouvements rapides, on aime les airs très virtuoses et les mélodies plaintives… Pour la première fois dans l’histoire, la musique se tourne non plus exclusivement vers Dieu mais raconte les passions humaines et les turpitudes de l’existence. 

Cette époque s’achève symboliquement en 1750, année de la mort du grand Johann Sebastian Bach

La période classique : 1750 -1800

Beaucoup plus courte que la période précédente, le classicisme dure, en musique, environ 50 ans et deux compositeurs apparaissent comme les maîtres de cette esthétique : Mozart et Haydn. C’est la période des symétries, des carrures régulières et de l’harmonie tonale. C’est à cette époque que naissent les grands genres que l’on joue encore aujourd’hui très régulièrement, la symphonie et le quatuor à cordes, et leur structure en quatre mouvements. 

La structure qui ordonne la plupart des oeuvres se nomme la forme sonate :

L’orchestre a désormais une physionomie un peu plus stable : le cœur de l’orchestre est constitué par les cordes et les vents vont par deux. 

La tornade Beethoven (1770-1827)

Au début du XIXe siècle domine la personnalité de Ludwig van Beethoven. Ni vraiment classique, ni vraiment romantique, il est ce compositeur inclassable qui fait voler en éclats les codes de l’esthétique classique : les œuvres s’étirent et englobent davantage que les traditionnels quatre mouvements, le développement thématique se densifie, l’expressivité change… 

Ludwig van Beethoven

Le romantisme : 1800-1900

Le XIXème siècle est le siècle du romantisme ; la rationalité des Lumières laisse la place à une forme de sensibilité exacerbée, à fleur de peau. C’est l’époque de la figure du poète et du musicien maudit, mélancolique, inspiré mais torturé qui cherche refuge dans la Nature. C’est aussi la grande époque du lied (notamment Schubert et Schumann) et de la mélodie, c’est-à-dire la mise en musique d’un poème pour une forme intimiste qui réunit une voix, masculine ou féminine, et un piano : 

C’est surtout le siècle du grand opéra italien avec Gioachino Rossini puis Giuseppe Verdi, du romantisme pianistique avec Franz Liszt et Frédéric Chopin, et violonistique avec Niccolò Paganini

À la fin du XIXe siècle le système harmonique est poussé jusqu’à ses limites, notamment par Richard Wagner, Anton Bruckner et Gustav Mahler, tout comme le colorisme symphonique par Rimski-Korsakov, et aboutit à ce que certains appellent la crise du système tonal, telle qu’elle ressort dans le prélude de Tristan et Isolde de Richard Wagner

Il devient quasiment impossible de savoir dans quelle tonalité nous sommes, les altérations accidentelles et les chromatismes se multiplient.. au service d’une émotion exacerbée ! 

Constatez que les courants sont beaucoup moins précis que dans l’histoire de la peinture. Un mouvement = un siècle ! C’est facile à retenir… mais cela ne doit toutefois pas niveler l’incroyable diversité des répertoires, des genres et des esthétiques au sein même de ce grand courant. 

La modernité : 1900-1945

Une révolution s’ensuit avec la création dans la deuxième décennie du XXe siècle, par Arnold Schönberg et ses élèves, d’un nouveau système, le dodécaphonisme. C’est la période de la musique moderne, riche en innovations harmoniques et rythmiques, dont les plus grands représentants sont Igor Stravinsky, Béla Bartók ou Maurice Ravel.

La période contemporaine depuis 1950

La deuxième partie du XXe siècle voit l’émergence de la musique contemporaine, période dense d’expérimentations et de remises en cause. Plusieurs courants apparaissent et parmi eux le sérialisme intégral de Pierre Boulez, les happenings musicaux de John Cage, les innovations de Karlheinz Stockhausen avec l’électronique. 

Stockhausen et son quatuor en hélicoptère : 

À partir de 1960, la diversité des courants musicaux s’enrichit considérablement, avec la musique minimaliste des Américains Steve Reich, Philip Glass, John Adams,  l’école spectrale de Gérard Grisey et Tristan Murail ou encore le courant postmoderne Arvo Pärt, Henryk Górecki.

Aujourd’hui la vitalité et la créativité de la musique sont toujours aussi intenses. Tentez l’expérience en allant, par exemple, découvrir une création d’opéra. La musique du XXIème siècle dit quelque chose de notre existence, de nos sujets de prédilection, de nos problèmes, de la digitalisation du monde, des rapports entre les hommes et les femmes, des nouvelles technologies par exemple… en espérant que ce trajet à Grande Vitesse dans l’histoire de la musique vous aura permis de situer dans le temps vos écoutes et vos coups de cœur musicaux.

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